Sancti Johannis Schola

Ecole du combat médiéval

Entrainements hebdomadaires

Un entrainement hebdomadaire se déroule tous les Dimanches (sauf exceptions et sous réserve de modifications) à 13h30.

Prière de contacter l'entraineur au 06 87 48 94 08 pour tous renseignements complémentaires.

adresse e-mail: sanjohsch@hotmail.fr

dimanche 29 mars 2009

Programme d'un entrainement type

I) L’échauffement

Indispensable pour écarter les risques de claquages musculaires ou autre dommages corporels.
Essentiellement composé d’étapes de footing en salle, espacées par des exercices d’étirements et d’éveil musculaire, cette étape dure entre dix et quinze minutes. Elle comporte aussi une ronde de guardes destiné à rappeler aux élèves les positions clés du système qu'ils étudient.


II) Découverte de nouvelle(s) technique(s)

Cette première étape de l’entraînement, à proprement parler, consiste à présenter une, ou plusieurs, nouvelles techniques aux élèves. C’est aussi à ce stade que les premières questions relatives aux techniques exposées seront adressées.
Cette présentation est systématiquement une démonstration, soit face à un partenaire soit face à un mannequin, effectuée par l’entraîneur. Celui-ci présentera la technique sous deux formats :
- une première fois de façon décomposé. Ceci afin d’exposer clairement les éléments clés qui composent la technique, afin d’assurer une compréhension complète de celle-ci.
- une seconde fois à vitesse « de combat », c'est-à-dire à la vitesse utilisée dans un cadre d’affrontement. Ceci afin d’illustrer la technique dans sa forme la plus « réelle » et de donner une illustration claire de sa finalité.

Une fois les démonstrations effectuées et les questions adressées, l’entraîneur présente les exercices que les élèves auront à effectuer afin d’assimiler les techniques. Ces exercices peuvent se présenter sous forme ludique ou sous forme de « drills » ; dans les deux cas ils se travailleront soit en binôme soit face à un mannequin. L’entraîneur fait bien sur connaître les dispositions de sécurité avant le début des exercices.
Pendant que les élèves effectuent les divers exercices, l’entraîneur observe et corrige au besoin. Il répond aussi aux questions éventuelles des élèves et si nécessaire il remontre la technique travaillée. Il veille aussi au respect des consignes de sécurité et interrompt toute action qu’il juge dangereuse ou inappropriée.


III) Le « free-play » ou sparring

Cette activité, dans sa forme ultime, est la création d’un cadre d’affrontement dans lequel les élèves peuvent mettre à l’épreuve leur maîtrise des techniques apprises. Ainsi ils se familiarisent avec le cadre de combat et apprennent à adapter leurs connaissances en fonction des évènements tout en apprenant à gérer une situation de stress.
Ce sparring se fera pour la plupart du temps avec les simulacres bois / nylon, mais exceptionnellement il pourra se faire aux armes de sparring en acier, mais ceci uniquement en extérieur et avec les protections appropriées.
Evidemment ce n’est qu’après assimilation de certaines bases que le sparring à proprement parler peut être envisagé. En attendant l’assimilation de ces bases minimum, le sparring est remplacé par des jeux ou autres activités servant justement à accélérer cette assimilation.


IV) Bilan

L’entraîneur adressera les dernières questions de ses élèves et commentera le sparring de ces derniers. Il pourra apporter ici des suggestions et corrections supplémentaires aux actions des élèves.
C’est aussi à ce moment que sera présenté sommairement le programme de la séance suivante, afin que les élèves voient sur quoi découleront les éléments qu’ils auront vus lors de la séance qui s’achève.


V) Etirement

Tout aussi important que l’échauffement, cinq à dix minutes d’étirements aideront à lutter contre les courbatures avant de clore la séance.

Les sources historiques

Le corpus historique exploité


Les œuvres de trois auteurs, écrivant de la fin du XIVème jusqu’à la fin du XVème, constituent notre base de travail principale. Toutes sont issues de la tradition germanique.
Cette « école germanique » fut fondée par un certain Johannes Liechtenauer. De cet homme nous savons peu sauf qu’il a vécu au cours du XIVème siècle et que sa jeunesse fut dédiée aux voyages à travers l’Europe. De ces trajets il rapporta une collection de méthodes de combat de l’Europe entière que par la suite il synthétisa en un système unique. Ce système il l’enseigna à un cercle de disciples qui participèrent à la propagation de son Art grâce à leurs gloses et écrits personnels. De plus, le corpus germanique est nettement plus fourni, pour l’heure, que son homologue italien.
Les concepts et techniques sont aussi beaucoup plus abordables pour des débutants : ce qui en fait un objet d’enseignement beaucoup plus intéressant et un objet d’étude des plus prometteurs.

Le premier de ces auteurs s’appel Hanko Döbringer. Cet homme était un clerc et membre du cercle de disciples de Liechtenauer. Son « Hausbuch » daté de 1389 est le premier texte nous décrivant point par point le système mis au point par Liechtenauer. En cela il nous est indispensable car il représente certainement notre objet d’étude dans sa forme la plus « épurée » : il faut savoir que l’évolution militaire entre la fin du XIVème et la fin du XVème est d’une rapidité ahurissante. Ceci se traduit donc par l’adaptation du système originel au fur et à mesure des évolutions tactiques et techniques.

Un de ces premiers maîtres ayant revu le système Liechtenauer selon les goûts de son temps se nomme Sigmund Ringeck. Ce maître d’armes professionnel exerça aux alentours des années 1430 – 1440. Son œuvre, tout comme celui de Döbringer, ne comporte que du texte. Mais ses descriptions possèdent une rigueur dans le détail qui en fait un élément crucial quand elles sont mises en relation avec les travaux du troisième et dernier auteur de notre corpus.

Ce dernier se nomme Hans Talhoffer, également maître d’armes de métier. Il est, à l’heure actuelle, le plus prolifique des auteurs connus de la tradition germanique. Entre 1443 et 1467 il a produit pas moins de six « Fechtbuch » dont cinq nous sont parvenus. L’intérêt de ses travaux est qu’ils mettent en relation de courts extraits de texte accompagnés systématiquement d’illustrations dont la méticulosité d’exécution en fait de véritables manuels didactiques. C’est grâce à son œuvre que nous avons les meilleures idées de la forme physique propre aux techniques du système tout entier.



D’autres travaux, souvent d’auteurs anonymes, viennent s’ajouter à cette base.
Parmi ceux-ci nous pourrions citer le « Tower Fechtbuch » : le plus ancien manuscrit présentant un système complet d’escrime à l’épée accompagnée d’une rondache ; il date de la fin du XIIIème siècle.
D’autres, beaucoup plus tardifs, tel le livre monumentale de Joachim Meyer qui se trouve dans notre ville de Strasbourg : le «Gründliche Beschreibung des freyer Ritterlicher und Aderlicher Kunst des Fechtens» imprimé en 1570. Il reste encore au moins une dizaine de manuscrits plus ou moins complets - sans compter les manuscrits qui attendent d’être redécouverts - qui présentent des aspects de l’Art du combat encore peu ou pas étudiés : nous espérons remédier à cela entre autre.